Vendredi 24 janvier – 14h00-15h30
Pour le premier séminaire de l’année 2025, nous avons le plaisir d’accueillir Aurélie Verney-Carron (Pr.) et Mathilde Ropiquet (Dr.) afin de découvrir les recherches en cours sur le patrimoine au Laboratoire interuniversitaire des systèmes atmosphériques (LISA).
14H00 – L’altération des verres de vitraux en milieu atmosphérique.
A. Verney-Carron, Université Paris-Est Créteil (UPEC) – Laboratoire
Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques (LISA) – UMR CNRS 7583
Les vitraux constituent un patrimoine précieux à transmettre aux générations futures. Cependant, les vitraux médiévaux sont particulièrement altérés en raison de leur composition chimique et des effets des facteurs climatiques (principalement l’eau et la température), environnementaux (pollution) et biologiques. Après avoir présenté les principaux faciès d’altération et leurs mécanismes de formation, nous exposerons comment à partir de la détermination des cinétiques de réaction sur le terrain et au laboratoire (à l’aide notamment de traceurs isotopiques), nous pouvons modéliser l’altération des vitraux anciens sur 7 siècles et prévoir leur comportement dans le futur.
14h45 – Les croûtes noires des monuments comme archives de la pollution atmosphérique.
Mathilde Ropiquet, Université Paris-Est Créteil (UPEC) – Laboratoire
Interuniversitaire des Systèmes Atmosphériques (LISA) – UMR CNRS 7583
Les croûtes noires sont une altération principalement observée dans les zones abritées de la pluie des monuments en calcaires et en marbre. Elles sont majoritairement composées de gypse (CaSO4.2H2O) et se forment par réaction de la calcite (CaCO3) contenue dans la pierre avec le dioxygène de soufre (SO2) de l’atmosphère. La coloration noire est apportée par les polluants atmosphériques particulaires piégés dans la couche de gypse formée. Ainsi, en piégeant les polluants, les croûtes noires agissent comme des préleveurs passifs et peuvent être utilisées pour documenter la pollution atmosphérique ancienne et notre histoire industrielle. L’étude des croûtes noires des tombes anciennes du cimetière du Père Lachaise a permis de déterminer leur mécanisme de formation et de mettre en évidence la préservation d’une stratigraphie du dépôt particulaire, en accord avec l’évolution des usages des combustibles fossiles. L’analyse des concentrations en éléments traces métalliques confirme ces résultats.
![Cimetière du Père Lachaise](https://ipanema.cnrs.fr/wp-content/uploads/2025/01/IMG_0047-768x1024.jpeg)
![Microphotographie MEB (BSE) du dépôt particulaire piégé dans une croûte noire. ©LISA](https://ipanema.cnrs.fr/wp-content/uploads/2025/01/PM_BC.jpg)
Le séminaire aura lieu sous format hybride. Si vous souhaitez y assister, vous pouvez demander le lien de connexion aux organisateurs : Clara HAIRIE et Shadé ALAO (nous contacter).